Je sais que l’on demande souvent aux écrivains où ils vont chercher leurs idées ou leur inspiration. Personnellement, je n’ai jamais eu à faire d’efforts puisqu’elles venaient toutes seules. Soit, grâce à mes propres petites cellules grises très actives la nuit, donc par rêve, soit au détour d’une chanson, d’une discussion, d’une image, d’un voyage ou d’une passion pour un sujet. Avec le roman Midnight détectives, je suis revenue à mes premières amours que sont le fantastique et le policier. Naturellement, je ne concevais pas une histoire sans romance, donc le roman regorge, je l’espère, de passion.
En constatant que beaucoup d’écrivains préparaient un plan presque au mot près, et parce qu'il s'agissait ici d'une enquête policière, j'ai tenté un effort incommensurable pour me discipliner XD. J’ai donc fait un plan détaillant chaque chapitre. Mais s’il m’a un peu aidé, je dois dire que je suis loin de l’avoir suivie à la lettre. Et c’est également ce qui se passe pour le roman que je rédige actuellement. Alors, est-ce à dire que je ne suis pas assez rigoureuse ? Ou bien que l'inspiration ne rentre pas toujours dans le joli tableau que vous construisez avec soin ? Je ne sais pas. Sans doute un peu des deux. Dans ce domaine comme dans n'importe quel travail, j'imagine qu'il y a autant d'habitudes que de personnalités différentes.
Je ne sais pas si certains d’entre vous l’ont déjà ressenti, peut-être, mais par moment, on éprouve la sensation de ne pas être maître de ce que l’on rédige. J’essaie d’écrire régulièrement, un peu tous les jours. Pour raisons de santé, je ne travaille pas plus de deux heures d’affilées, donc je dois m’imposer un emploi du temps. Être aussi rigoureuse que possible. Il n’est pas rare que je songe la nuit, avant de m’endormir, à la scène du lendemain, à la manière dont je vais l’amener ou à l’ambiance que je souhaite créer. Si j’ai oublié durant la nuit, je me dis que ce n’était pas assez important pour que mon cerveau l’enregistre. Que cette idée-là était destinée à mourir. Néanmoins, même dans ce dernier cas, j’ouvre mon traitement de texte vaille que vaille.
Comme tous les auteurs, du plus connu à l'anonyme, j’ai souvent peur de ne pas pouvoir aligner une phrase, je l’avoue, mais Dieu merci, même si ce ne sont que quelques mots, ils viennent toujours, comme soufflés par une entité penchée sur mon épaule. Il m’arrive d’écrire des scènes que je n’avais pas du tout envisagées. A d'autres moments, elles débutent comme je l’entends, je dirige le navire de main de maître, puis la barre s'emballe, et je me retrouve dérivant Dieu sait où ! Bien évidemment, cela m’oblige à revoir la suite que j’avais programmé avec mon merveilleux plan XD
Tout ça pour dire que répondre à une question du genre « d’où viennent vos idées ? » est pour moi presque mission impossible, car je n’en sais rien. J’ai bien la réponse toute faite fournie au début de ce texte, mais je sens que je suis loin de la réalité. Je ne peux même pas l’appréhender, en fait. J'ai l’impression que les mots vivent en dehors de ma volonté, comme de petits fantômes capricieux et même malicieux, dirais-je. C’est sans doute la raison pour laquelle, après coup, ma correctrice a tant de travail. Les fantômes ont virevolté et se sont avachis là où ils le souhaitaient et non là où ils le devaient.
En résumé, il n’y aura pas d’explication claire et nette à mon processus de création anarchique LOL
Pour ceux qui ont tenu jusqu’au bout de cet article, merci. Et un merci encore plus grand à ceux qui ont tenté de s’aventurer sur les plages de Juan les pins avec Laurent et Olivier ou vers les falaises de Normandie avec France et Paco. .À bientôt