ET SI NOUS PLONGIONS DANS LES MOTS ?

31 octobre, 2022 par
Alessia Dan

Au lycée, à la fac et à titre personnel, il n’est pas rare de chercher consciemment ou inconsciemment les thèmes récurrents dans l’œuvre d’un auteur. C’est un exercice assez commun et parfois même inconscient. Le « petit truc » qui explique pourquoi l’on se sent proche de cet écrivain, mais pas de cet autre. Parfois, la qualité de l’écriture ne justifie pas à elle seule notre engouement pour une œuvre.

Mais le fait-on avec ses propres romans lorsque l’on est auteur ? Je pense que non, mis à part quelques exceptions, car, au fond, cela s’apparente à de la psychanalyse et nous met face à nous-mêmes, ce qui peut, dans certaines circonstances, se révéler douloureux. Un auteur est selon moi une multitude de personnages, un être un peu schizophrène, voire parcellaire. Il possède de multiples personnalités et presque autant de visages. Donc, la question légitime qui se pose : quid de notre investissement psychologique dans nos personnages et par voie de conséquence dans nos textes ?  

Pour répondre à cette question, en partie du moins, j’ai tenté de regarder mes/nos romans avec un peu de recul afin de voir s’il y a des sujets ou des idées qui reviennent régulièrement. Après analyse, j’en ai noté au moins un. Et pas des moindres !

La mort !

J’en parle de manières différentes, mais, plus ou moins, j’y reviens. Lorsque l’on me connaît, cela n’a rien de bien surprenant puisque c’est un sujet qui m’a toujours obsédé à différents niveaux. De ce fait, je me suis demandé, ce que vous, lecteurs, vous perceviez dans mes romans. Avez-vous aussi noté cette mention répétitive ? Ma façon de voir les choses vous semble-t-elle désespérée, curieuse, effrayée ou au contraire emplie d’espoir ?  

Quelle que soit votre réponse, elle sera vraie ! Je vois la mort à travers ces quatre prismes pourtant antinomiques. Mais peu ou prou, il ne se passe pas une journée sans que j’y pense et que je réfléchisse à ce sujet. Je lis, naturellement, je regarde des films et des séries qui en parlent, et, surtout, j’ai visionné pas mal de vidéos YouTube. Actuellement, après un tri drastique XD, je suis surtout deux/trois Youtubeurs qui « enquêtent » sur le paranormal. J’apprécie leur manière de travailler. Leur esprit est ouvert, mais critique : la meilleure manière de progresser selon moi.

Lorsque je regarde vers l’avenir, vers mes projets littéraires, je constate que la mort y prend de plus en plus d’importance. Qu’elle se mêle intimement aux romances. Qu’elle les épouse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire avec précision. Sans doute parce que c’est sur ce sujet que j’ai envie d’écrire. Après tout, elle fait partie de la vie. Elle lui donne sa saveur dans une certaine mesure. La vie serait-elle si précieuse à nos yeux si la mort n’existait pas ? Pour certains, à tort ou à raison, ce n’est pas à moi de juger, elle représente même un refuge.

Quel que soit l’angle sous lequel on s’intéresse à elle, elle est captivante ! Elle fait partie de chaque être ! De chaque existence ! Et de plus en plus, je me dis que, pour ne pas la craindre, il faut apprendre à la connaître, l’étudier, appréhender toutes ses facettes pour finir par l’embrasser sereinement.

Ne vous affolez pas, il ne sera pas nécessaire de sortir les mouchoirs à chacun de mes romans 😂, ce n’est pas parce qu’ils parlent de la mort que j’assassine systématiquement mes héros. D’ailleurs, peu meurent au final. J’avoue préférer les fins heureuses autant quand je lis que lorsque j’écris. Puis, quelque part, j’ai envie de voir cette nouvelle « terra incognita »[1] comme un lieu d’espoir spirituel. Si vous continuez à me suivre, à me confier vos sentiments, j’espère vous montrer une facette plus positive et importante que le seul déchirement qu’elle représente. Un début et non une fin. Un plein et non un vide. Une vie et non un néant.

Si ce n’est pas encore le cas, amusez-vous à chercher les thèmes récurrents chez vos auteurs préférés, vous vous apercevrez peut-être que vous les appréciez pour des raisons qui jusque-là vous échappaient. Si vous êtes auteur, je vous invite à vous poser la question de ce sujet récurrent. Qu’on le lise ou qu’on l’écrive, un livre n’entre pas dans notre vie par hasard. Il est un miroir. Mais avons-nous envie de regarder dedans ? Sommes-nous même prêts à le faire ?  


[1] Référence au livre de Bernard Werber Les Thanatonautes.

Alessia Dan 31 octobre 2022
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